L’indépendance en question

Publié le par camille

L’indépendance en question
Officiellement, les mésaventures de Loïc Le Ribault sont principalement dues à l’illégalité du Silanol, son invention prétendument capable de guérir de multiples pathologies.
Il est quand même nécessaire de revenir en arrière afin de préciser le caractère indépendant de son ancien laboratoire dans les domaines qui étaient les siens. Du fait de cette indépendance, les avocats ainsi que les familles de victimes confient au CARME de plus en plus d’affaires dans lesquelles l’Etat français est parti prenante. Notamment des affaires dans lesquelles l’implication de l’armée française est suspectée ("La Jonque" (chalutier coulé par un "objet" sous-marin), "La Maison des Têtes" (détruite par un missile égaré), etc.), des affaires anciennes ou récentes dans lesquelles la police française aurait fabriqué ou truqué des preuves (Seznec, Boulin, Pinault, Marletta, Miss et Thiennot, Dominici), des affaires embarrassantes pour le ministère des Affaires étrangères (l’exécution truquée des Ceausescu, l’assassinat de Robert Maxwell, la mort de Lagadec, infirmière bretonne torturée puis assassinée par l’armée régulière du Salvador), la dénonciation des expertises illégales faites par les laboratoires de police et celle du considérable enrichissement personnel de leur directrice Michèle Rudler (révoquée en 1996), la réalisation d’analyses pour le compte de diverses associations concernant des problèmes de pollution que le(s) gouvernement(s) français souhaitai(en)t tenir secrets (la preuve de la contamination de la France par les émanations dues à l’explosion de Tchernobyl, les autorités supposées responsables ayant déclaré que la France avait été le seul pays européen épargné par cette pollution), la pollution de la côte à proximité de l’usine de retraitement de La Hague, ainsi que la dissolution par l’eau de mer des fûts en verre contenant des déchets radioactifs et jetés dans les fosses océaniques, et bien d’autres encore.
On pourrait toujours supposer que l’indépendance d’un laboratoire privé pourrait se révéler gênante pour certaines personnes qui auraient préféré avoir plus de contrôle sur la diffusion des résultats quand ils étaient susceptibles de nuire à l’intérêt national. Néanmoins, toutes ces enquêtes étaient étalées dans le temps, et les rouages d’une instruction sont si complexes et font intervenir tant d’acteurs et d’occasions d’entraver la procédure que les travaux du CARME n’étaient de toute façon pas décisifs.
 
Le sida
Vous n’avez pas été sans remarquer la concomitance de l’annonce d’un possible remède au sida de la part des deux chercheurs français avec celle du début des malheurs de Loïc le Ribault, puisque c’est la même année, en 1987, que plus aucune expertise ne fut commandée au CARME. D’après les échos des derniers rebondissements judiciaires[12] entourant la commercialisation du Silanol, on peut s’interroger sur l’honnêteté du personnage[13]. Mais l’appât du gain auquel chacun peut succomber ne doit pas cacher l’essentiel, à savoir les vertus curatives de la molécule. Plus précisément, Loïc Le Ribault précise devant ses juges le jeudi 5 février 2004 : « Je n’ai jamais prétendu que le Silanol pouvait guérir, mais qu’il donnait à l’organisme la force de lutter. Ce n’est pas une découverte médicale, c’est une découverte biologique »[14]. Pour ceux qui pourraient douter de l’efficacité du produit sur la pandémie qu’est le sida, il est utile de rappeler que les médecins savent depuis des années qu’une forte résistance chez l’hôte constitue une arme efficace pour empêcher un germe infectieux de s’implanter, de croître, puis finalement de dominer le système immunitaire[15].
 

Publié dans SCANDALES SANITARES

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