CRISE IMMO-FINANCIERE PLANETAIRE

Publié le par Camille

CRISE IMMO-FINANCIERE PLANETAIRE : la mondialisation sous total contrôle (pour l’instant) … comprendre le mécanisme d’une crise gravissime pourtant annoncée mais que personne n’a voulu voir venir !!!

 

 

 

060907.pacainfoeco.com - L’été (qui n’est pas encore fini) nous a réservé une petite crise (énorme !!!) vécue dans la plus grande insouciance par le petit monde de l’hexagone ; qu’il soit en vacances ou non, élu ou non, petit ou grand, aux affaires ou « en affaires » ; le monde était bouleversé , les banques étaient affolées, les français, eux, étaient dans de franchouillardes vacances légales ou toujours dans des semaines de… 35 heures pour les uns ou déjà en « cumul de rattrapage » de RTT pour d’autres alors que des sociétés de crédit spécialisées dans l’immobilier ont connu de grosses, de très grosses difficultés, plusieurs (américaines) ont fait faillite pendant l’été.

 

Difficultés liées au fait que, d’un coté, leurs clients, les acheteurs qui leur empruntaient ont commencé à avoir du mal à rembourser leurs prêts et que, de l’autre, leurs financeurs, les banquiers… se sont inquiétés et ont retiré leurs fonds. Sur les marchés financiers, d’abord, les bourses ont souffert, sur les institutions financières, ensuite, et notamment sur les banques : beaucoup de ceux qui avaient investi dans ces sociétés étaient étrangers, européens, chinois… et ont donc perdu beaucoup d’argent et cela pourrait enfin avoir un impact sur l’économie globale. Les récentes « turbulences financières » ne devraient cependant pas « interrompre la reprise économique, qui se fait sur des bases solides », a affirmé le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, dans un entretien publié dans le quotidien espagnol El Pais, lundi 3 septembre. n'ont pas à interrompre la phase de reprise économique, qui se fait sur des bases solides, et n'ont pas à mettre un terme à une reprise qui favorise la création d'emploi et réduit le taux de chômage », a déclaré M. Almunia

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UN MECANISME 100 % AMERICAIN EN SERAIT LA CAUSE : la banque centrale américaine pratique une politique de taux d’intérêt faibles. Cette politique a favorisé la croissance, la consommation, mais elle a aussi eu pour effet d’attirer des clients sur le marché de l’immobilier. Ce qui a eu deux conséquences :- tirer vers le haut les prix de l’immobilier, - augmenter le nombre de sociétés qui se spécialisent dans le financement de l’achat d’immobilier. Ces entreprises se font naturellement concurrence pour attirer les acheteurs qui ont besoin de crédit. Jusqu’en 2006, elles se sont fait concurrence sur les taux, un peu comme cela se passe en France où les banques tentent de vous attirer en vous proposant des taux avantageux. Cette stratégie a, cependant, une limite sur un marché de taux faibles : arrive un moment où ces établissements financiers ne gagnent plus leur vie, ne la gagnent en tout cas plus suffisamment pour séduire les investisseurs qui leur apportent les fonds nécessaires à leur activité.

 

En 2006, ces derniers ont commencé à changer de stratégie : ont relevé leurs taux pour gagner plus d’argent, mais ont relâché leurs exigences vis-à-vis des emprunteurs pour continuer à faire des affaires. En d’autres mots, on a commencé à prêter à des gens auxquels elles n’auraient jamais prêté avant. Les prix de l’immobilier ayant augmenté tellement vite ces dernières années aux Etats-Unis, que des gens qui auraient acheté sans difficultés il y a cinq ou dix ans se sont retrouvés dans l’obligation de prendre des emprunts très risqués… c’est ce que l’on appelle les “subprimes”, prêts accordés à des gens qui présentent beaucoup de risques. Et ce qui devait arriver arriva !!! Ces emprunteurs ont fait défaut en masse et n’ont pas pu rembourser leurs emprunts. La crise a commencé comme cela pour les économistes américains qui cependant n’ont en aucun cas eu assez de recul pour analyser avec anticipation l’arrivée de cette crise !


Les cours se sont effondrés et les détenteurs d’actions ont perdu de l’argent, ce qui pose un vrai problème pour tous ceux dont les retraites sont basées sur la capitalisation. Mais ce n’était que le début de la vague. À très court terme, dans les semaines et mois qui viennent, cela devrait avoir aux Etats-Unis des conséquences pour tous ceux qui ont acheté leur maison avec ces crédits “audacieux” et qui risquent de la perdre. On parle de 1,5 à 2 millions d’Américains qui pourraient se retrouver dans cette situation. Auxquels il convient d’ajouter tous ceux, dans les classes moyennes, voire dans les classes moyennes supérieures, dont les biens immobiliers vont perdre 10, 15, 20% de leur valeur et dont la capacité d’endettement va diminuer. Cette crise immobilière pourrait toucher profondément les Etats-Unis et se diffuser bien au delà du seul marché de l’immobilier. Les banques centrales du monde entier sont immédiatement intervenues pour colmater les brèches sur les marchés financiers retardant ou annulant ainsi les hausses de taux d’intérêt qu’elles envisageaient pour éviter, justement, que cette crise immobilière ne se diffuse dans toute l’économie.

 

UN AVENIR IMMEDIAT PEU RELUISANT : Si les prix de l’immobilier chutent, ce qui est déjà le cas, l’industrie de la construction en subira aux Etats-Unis les conséquences. On construira moins, d’où probablement des faillites et des licenciements dans ce secteur. Mais au delà, c’est la consommation des ménages qui peut reculer. Les Américains vivent beaucoup à crédit, si les prix de l’immobilier s’effondrent, ils auront plus de mal à emprunter pour consommer, pour acheter des voitures… surtout si les établissements financiers deviennent frileux et n’accordent plus leurs crédits. Ainsi au-delà des interventions de la BCE qui injecta chaque semaine des millions d’euros des banques européennes ont failli passer de vie à trépas : la BNP-Paribas a “gelé” le 9 août trois de ses fonds, le jour même où les marchés sont entrés dans la tourmente. On a beaucoup dit à l’époque que cette décision avait contribué à faire chuter les marchés, ce que les dirigeants de la banque contestent Mais bien d’autres établissements ont été touchés, une banque allemande, des banques britanniques. La Barclays aurait perdu dans cette affaire des millions de dollars, pertes suffisamment importantes pour la contraindre à abandonner son projet de fusion avec la banque néerlandaise ABN-Amro. Et les politiques se sont bien sur emparés du sujet. Les Allemands, les Français travaillent actuellement sur des dispositifs qui permettraient de mettre au point des réglementations internationales tant sur les agences de notation que sur les règles de distribution du crédit.

 

Pour cela, il faudrait tout d’abord que les banques centrales modifient leur approche, qu’elles ne se soucient plus seulement des risques d’inflation mais qu’elles suivent également la valeur des actifs… Notre système financier mondial fonctionne aujourd’hui, avec les bonus donnés aux traders, l’obligation de donner des résultats trimestriels, les visions à court terme… rendant des crises de ce type inévitables. Du reste, ces crises se répètent régulièrement, tous les trois ou cinq ans. Si l’on veut les éviter, il faut, nous disent ceux qui développent ces analyses, que les gardiens des marchés financiers, les banques centrales, interviennent plus tôt, tirent la sonnette d’alarme avant que les crises n’éclatent. Mais leurs regards sont voilés et leurs oreilles paraissent bouchées quand des spécialistes deviennent alarmistes .

 

En France, Nicolas Sarkozy contre toute attente, puisque les Américains ont toujours été hostiles à tout dispositif supranational qui pourrait les contraindre de l’extérieur et a demandé à Christine Lagarde de travailler sur le dossier alors que cette dernière s'offrait le luxe au même moment de rejeter le rapport de l'OCDE concernant le taux de croissance annuel pour la France en 2007 en maintenant que ce taux serait supérieur aux prévisions réduites de l' OCDE ..

 

Michel HUGUES

éditeur de paca informations économiques

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